L’observance est une mesure de l’accord entre la prescription médicale et la réalité des prises de traitement par le patient. Pour les pathologies chroniques non transmissibles, l’observance thérapeutique est un problème de santé publique majeur. Le défaut d’observance a largement été étudié, il est responsable de l’inefficacité thérapeutique mais également de surcoûts directs et indirects importants pour les patients et pour la société (1,2).
Au delà des traitement prescrits dans le cadre des pathologies chroniques, tous les médicaments prescrits pour une durée de quelques jours à plusieurs semaines peuvent être inefficaces en cas de défaut d’observance.
L’OMS estime que 50% des patients traités pour une affection chronique ne prennent pas correctement leurs traitements (1).
Comme le montre la figure 1, toutes les pathologies chroniques sont concernées dans des proportions variables.
L’estimation de l’observance d’un patient par le praticien repose sur la confiance et la qualité de la relation humaine. Néanmoins, dès que l’efficacité d’un traitement est remise en cause, il convient de penser en premier lieu à l’observance.
Les 7 causes les plus fréquentes d’une mauvaise observance sont :
- Oubli
- Lassitude
- Inconfort lié au traitement
- Rejet ou déni
- Non compréhension de l’utilité
- Complexité des ordonnances et des dispositifs
- Mauvaise technique de prise
De nombreux axes sont explorés pour apporter des solutions à tous les niveaux: prescripteur, pharmacien et centres d’éducation thérapeutique. Plus récemment, l’avènement des technologies digitales mobiles a permis d’envisager de nouveaux supports complémentaires aux approches conventionnelles. Applications mobiles, bornes interactives et robots compagnons permettent désormais d’augmenter la portée et la diffusion des messages depuis l’initiation des traitements, pendant les prises et pour toute la durée du traitement à domicile.
Les réponses apportées par les différentes solutions
doivent répondre à chacune des causes du défaut d’observance, par des
fonctionnalités spécifiques présentées dans le tableau 1.
Enjeux | Fonctionnalités |
Oubli | Rappel |
Lassitude | Motivation |
Inconfort lié au traitement | Contenus ludiques |
Rejet ou déni | Education, contenus ludiques |
Non compréhension de l’utilité | Education |
Complexité des ordonnances et des dispositifs | Accompagnement de l’aidant |
Mauvaise technique | Accompagnement du patient |
Tableau 1 : Fonctionnalitées répondant aux enjeux de l’observance
L’enjeu pour le professionnel de santé est de disposer d’un outil fiable et adapté à l’éducation thérapeutique de l’ensemble de ses patients.
Pour les patients et leurs aidants, il s’agit davantage de bénéficier d’un accompagnement adapté, complet, permanent et personnalisé (3). Depuis 2019, LUDOCARE propose une solution et met à disposition des patients et des professionnels de santé des outils d’éducation thérapeutique répondant à l’ensemble de ces enjeux. La société a obtenu plusieurs prix dont le concours d’innovation iLab en 2019 organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. JOE s’adresse aux patients pédiatriques de 3 à 11 ans. Ce compagnon médical permet d’établir un programme d’accompagnement personnalisé et piloté par le parent grâce à une application mobile. Une version dédiée aux professionnels de santé permet d’apporter une réponse adaptée à chaque patient en fonction de son traitement.
Les données de 77 utilisateurs sur une période de 6 mois suivant le début de l’utilisation mettent en évidence une observance moyenne supérieure à 81 % (figure 2). L’efficacité est élevée dès les premiers jours d’utilisation et perdure dans le temps.
Figure 2 : Observance moyenne par jour depuis le début de l’accompagnement (6 mois, n=77)
L’engagement de l’enfant par des contenus ludiques permet de maintenir l’intérêt pour le dispositif, en dehors des interactions sollicitées au moment des accompagnements. La figure 3 montre le nombre moyen d’interactions non sollicitées par le système. Après une phase initiale exploratoire, une routine quotidienne s’installe : l’objet devient un vrai “compagnon” pour reprendre les mots des enfants.
Figure 3 : Nombre d’interactions non sollicitées par jour et par enfant depuis le début de l’accompagnement (6 mois, n=77)
Correspondance : Thierry Basset, LUDOCARE, 36 quai Fulchiron 69005 Lyon. thierry.basset@ludocare.com
Références bibliographiques
2- Améliorer l’observance, traiter mieux et moins cher : étude IMS Health CRIP – CRIP
3- Frémont A,
Abou Taam R, Wanin S, Lebras MN, Ollier V, Nathanson S, Hadchouel A, Drummond
D. Cartoons to improve young children’s cooperation with inhaled
corticosteroids: A preliminary study. Pediatr Pulmonol. 2018 Sep;53(9):1193-1199.